- naze
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• 1835; it. ou provenç. naso, lat. nasus → nez♦ Fam. Nez. ⇒ blair, 2. pif. naze 2. nase ou naze [ naz ] adj.• 1840, -1835 « syphilitique »; p.-ê. de nase « morve (des équidés) »♦ Fam. En mauvais état. ⇒ 2. fichu, foutu, 2. mort. Ma voiture est nase. — (Personnes) Très fatigué. Il est complètement nase. ⇒ crevé.I.⇒NASE, NAZE1, subst. masc.A. — Arg. et pop. Nez. Trous de nase. Qu'est-ce que je lui ai passé (...) un pain que je lui fous dans l'œil pour commencer, et puis, au retour, je le mouche avec mon coude... En plein nase (SARTRE, Âge de raison, 1945, p.271).— Locutions♦Avoir qqn dans le nase. ,,L'avoir en aversion`` (ESN. 1965).♦Friser son nase. Être mécontent. Mot à mot: faire son nez... [,,] J'en r'mouch' qui frisent pas mal leur nase À caus' des propos incongrus... [``] (Loynel, ch. 184. [ = chanson, vers 1840]) (LARCH. Suppl. 1889, p.110).♦En avoir plein le naz. ,,Avoir bu plus que de coutume (lieut. Sambarbier, 20e class., 1918)`` (ESNAULT, Notes compl. Poilu, 1957 [1919]).♦En compos. Naze-en-l'air. ,,Sobriquet d'un adjudant qui marche la tête rejetée en arrière; 109e Inf. 1916-17 (Demeure, 1919)`` (ESNAULT, Notes compl. Poilu, 1957 [1919]).B. — P. anal.1. GÉOGR. Cap (v. nez sens géogr.). Tout l'ignoré de la mer est là. Les promontoires, les caps, les finistères, les nases, les brisants, les récifs, sont, insistons-y, de vraies constructions. La formation géologique est peu de chose, comparée à la formation océanique (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.276).2. MAR. ,,Avant, cap d'un navire`` (JAL. 1848).Prononc. et Orth.:[na:z]. ESNAULT, loc. cit.: naz. Étymol. et Hist. 1835 arg. naze «nez» ([F.-V. RASPAIL], Réforme pénitentiaire ds Le Réformateur, 20 sept., p.2); 1840 nase (LYONEL, Chanson ds LARCH. Suppl. 1889, p.110). Prob. empr. à l'ital. naso (nez).II.⇒NAZE2, adj. et subst.Arg. (Sujet) atteint de syphilis. Un naze comme les toubibs en avaient rarement vu lui avait fait (...) paumer les deux cannes (Pt Simonin ill., 1957, p.272). Nous n'étions pas soignés à l'infirmerie de Metray, pas plus que nous ne le sommes ici. Naze (ou plombé) Divers va chaque semaine à la piqûre qu'il appelle comme les autres malades, la piquouze (J. GENET, Miracle de la rose, 1947, p.351 ds CELLARD-REY 1980).— P.ext. Corrompu, abîmé, ne valant plus rien. C'était pas de la marchandise naze. Du superluxe, rue du Faubourg Saint-Honoré (A. BOUDARD, La Cerise, 1972, p.234, ds CELLARD-REY 1980).Prononc. et Orth.:[na:z]. CELLARD-REY 1980: nase, naze; LE BRETON 1960: naze. Étymol. et Hist. 1. 1928 nase, nasi «syphilis» (LACASSAGNE, Arg. «milieu», p.283); 1935 id. «syphilitique» (ID., op. cit., éd. 1935, p.286); 2. 1957 p.ext. naze «gâté, pourri» (Pt Simonin ill., p.222). De nazi «maladie vénérienne» (dep. 1878, RIGAUD, Dict. jargon paris., p.232), lui-même prob. altération de laziloffe «id.» (dep. 1836, VIDOCQ d'apr. ESN.), comp. de loffe (qui avait pris dans les comp. le sens de «mauvais, faux») et de lazi qui pourraît être une formation largonji à partir de nase «morve», vivant en wallon et en mosellan, et empr. à l'all. Nase «nez» (FEW t.16, p.598a). Voir ESN. et CELLARD-REY.ÉTYM. 1835; ital. ou provençal naso, du lat. nasus. → Nez.❖♦ Pop. Nez.0 Alors, en tout, ça m'en fait des sacs (billets de mille) qui me passent sous le naze (…)P. Guth, le Naïf sous les drapeaux, III, II, p. 97.————————ÉTYM. 1917; var. nazi au sens 1; probablt de nase, faux nase, maladies des chevaux (morve) et des moutons, du rad. du lat. nasus « nez »; d'abord comme n. le nazi (1878), lazi dès 1836, au sens de « syphilis ».❖1 Argot (vx). Syphilitique.1 Naze (ou plombé)1, Divers va chaque semaine à la piqûre (…)1. Dans ce contexte : atteint de blennorragie.2 (Mil. XXe). Mod. et fam. De mauvaise qualité; gâté. Par ext. En mauvais état. ⇒ Foutu, pourri. || Mon briquet, ma télé est nase (naze). || « J'ai viré de mon sac tout ce qui était irrémédiablement naze » (Cavanna, les Ritals, p. 222).3 (Personnes). Ivre. || Il est complètement nase.2 Autrefois, lorsqu'il était particulièrement naze, il nous esbaudissait en mangeant un verre à pied, un tampon buvard ou un parapluie.San-Antonio, En peignant la girafe, Œ., t. II, p. 19.
Encyclopédie Universelle. 2012.